• Le retour de Renaud au Zénith de Lille

     

      

     
    Le retour de Renaud au Zénith de Lille: tout simplement énormissime !

    Lille.
    Il n’a plus de voix mais il trace toujours sa voie. Dans une salle en fusion, l’éternel gentil loubard a offert un récital de candeur populaire, qui ne laisse pas béton. Après dix ans d’errance, il est bien toujours debout.

    Le symbole était tellement fort. Un tunnel et au bout une lumière qui dévoile une silhouette presque éternelle dans la longue histoire de la chanson française : Renaud ! Après une décennie d’absence et de souffrances, c’est par la chanson phare de son dernier album, Toujours debout, qu’il pénètre sur la scène du Zénith, plein comme un œuf : plus de 7 000 spectateurs conquis avant l’heure pour un concert de pur bonheur. Et pourtant. La voix de Renaud, noyée dans les brumes anisées, comme il l’a déjà expliqué, n’est plus qu’un... chant de ruines. D’ailleurs, il ne se gêne pas pour réclamer un toubib dans la salle. « J’ai une p... de bronchite, ce soir, ça va être une vraie cata... » On craint le pire. Il ne faut pas.

    Renaud enchaîne. Durant deux heures, il va revisiter quarante ans d’une immense carrière qui vont replonger les plus anciens qui le suivent depuis 1977 dans la nostalgie d’une adolescence brièvement retrouvée. Les chansons cultes, Mon HLM, Mort les enfants, Manhattan Kaboul, défilent comme autant de coïts jubilatoires. Le décor est sublime. C’est un film qui défile. Le chanteur au blouson noir et au bandana rouge en profite pour investir le présent : plusieurs titres de ce dernier opus aussi inspiré qu’inspirant dont l’émouvant Hyper cacher, rappel en filigrane et fil rouge de sang des attentats contre Charlie, ses potes.

    Mais Renaud n’est jamais aussi épatant que lorsqu’il fait du Renaud pur jus. Alors quand il met la barre à des hauteurs apoplectiques inaccessibles, c’est tout le Zénith qui chavire comme un soir de victoire en coupe du monde. On revoit Manu, on hurle sur Morgane de toi, on pleure de joie sur Germaine, on se noie presque sur un décapant Dès que le vent soufflera... Et puis, et puis, puisqu’on évoque le vent, arrive celle que les Français ont élu récemment comme la plus belle chanson de le leur histoire : Mistral gagnant. La beauté magique de la mélodie et la poésie baudelairienne du texte convoquent au respect. Comme Renaud, le Zénith en est resté sans voix.


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